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AMICALE DU BRIARD DE TRAVAIL


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CHOISIR UN CHIOT POUR LE TRAVAIL

 

Les qualités des chiens, dits de « travail », sont révélées par des mariages entre sujets démontrant des aptitudes physiques et caractérielles aux travers des concours ou d'une activité utilitaire. Bien que certains d'entre eux aient eu la chance de pratiquer une de ces disciplines sans être à proprement parlé issus de souches de Travail, il est de règle de convenir que ces aptitudes ne proviennent pas toujours du pur hasard, et que le travail de sélection fait par les éleveurs est une garantie de potentiel.

Observons ce qui se passe chez le chien de chasse ou chez le cheval par exemple.

Pour ce dernier, chaque discipline, (exemple le trot, le galop, l'endurance, ou le dressage) aura ses souches et ses propres géniteurs. Chacune fait appel à des qualités précises, et les éleveurs sélectionnent les meilleurs sujets dans chacune de celles-ci en vue de futures accouplements. La sélection est identique pour le chien de chasse (chien courant ou d'arrêt, chien de rapport à l'eau ou de sang.). L'amélioration des qualités et des performances s'obtient par le seul mariage des sujets affichant les plus grandes qualités.

Un chien dit de « Travail », pratiquant régulièrement une discipline cynophile ou une activité utilitaire, doit donc avoir une partie de ses qualités acquises génétiquement (l'inné), et l'autre partie acquise au travers des expériences lors de la socialisation, la hiérarchisation puis le dressage (ce qu'on appelle l'acquit).

Un bon chien de Travail est donc avant tout :

  • un chien bien équilibré, agréable dans la vie quotidienne, de bonne condition physique et robuste
  • un chien motivé disponible au travail et près du maître
  • sûr de lui, franc et courageux

La loi de la génétique n'étant pas une science parfaite et sure, il faudra alors tenter de mettre tous les atouts de son côté.

  • S'assurer du potentiel génétique (inné) : choix des origines.
  • S'assurer des bonnes conditions de l'expérience précoce et de la socialisation chez l'éleveur (acquit)
  • S'assurer d'une bonne socialisation, d'une bonne éducation par le maître
  • S'assurer des bonnes conditions du passage aux différentes étapes de dressage par le moniteur.

En résumer, la combinaison de 4 éléments indispensables et indissociables est un atout

  • Importance primordiale de la MERE
  • Importance de l'ELEVEUR et des conditions d'élevage chez celui-ci - expériences précoces...
  • Importance du MAITRE dans la période de socialisation, de hiérarchisation et d'éducation
  • Importance de l'HOMME D'ATTAQUE pour les disciplines faisant appel au mordant

Le Briard ayant une maturité relativement tardive il sera bien souvent nécessaire de lui apporter une attention particulière jusqu'aux environs de 12-15 mois pour ce qui est de son épanouissement.

Les étapes de la socialisation

1) Période prénatale

Le foetus ressentant l'état général de la mère, il sera bien évidemment préférable de privilégier chez la femelle l'équilibre caractériel et ses prédispositions ou ses qualités aux travail. Évitez de choisir une femelle stressée, anxieuse ou angoissée. Toute ses sensations sont transmissibles aux foetus, c'est pourquoi les éleveurs de chiens de Travail continuent généralement de faire travailler les chiennes afin que les foetus s'imprègnent de l'ambiance (aboiements, coups de feu, bruits du bâton.)

2) Période néonatale (1à 2 semaines) Phase végétative

Le développement du système nerveux, de la motricité, et l'éveil des fonctions vitales se poursuivent. (le chiot mange, dort et fait ses besoins)

3) Période de transition (3 semaines) Phase d'éveil

Le chiot présente une plus grande mobilité. Le développement de l'intérêt, et l'incitation aux jeux se manifestent.

4) Période de maturation (4 à 7 semaines) Phase d'attraction

C'est la phase de maturation du système neurologique, et du perfectionnement des capacités motrices et sensorielles.

A 5 semaines : apprentissage des 1er signes d'une activité coordonnée de groupe au sein de la portée. (poursuite, défense d'objets ou de la nourriture)

A 6 semaines reproduction du comportement de l'adulte, développement des relations sociales et des réactions émotionnelles primaires, exploration de l'espace environnemental.

Commence à apparaître le sentiment de peur pour tout ce qui est inconnu. (Période d'aversion)

5) Période neutre (7 à 8 semaines)

Idéale pour les tests. Le chiot exprime ses potentialités caractérielles génétiquement déterminées.

6) Période de socialisation (8 à 12 semaines)

Phase de hiérarchisation et d'apprentissage social intra et inter-spécifiques, fixation de la peur.

L'éducation est assurée par

- les chiots de la portée (jeux, lutte, hiérarchisation)

- la mère (codes de communication, les interdits , jeux de prédation, lutte pour la nourriture et reconnaissance de l'autorité parentale)

7) Période juvénile (13 à 16 semaines) Phase de hiérarchisation

Mise en place des relations de dominance et subordination dans la meute (par rapport au chien adulte et/ou par rapport à l'humain)

Conséquences d'une mauvaise expérience précoce

  • lésions ou affections organique dû au stress
  • troubles de socialisation, problèmes relationnels avec l'homme ou les congénères.
  • troubles d'éducation
  • Instabilité caractérielle

Ces quelques notions pourront peut-être aider certains à appréhender différemment le choix de leur chiot.

L'EDUCATION

Élever ou éduquer un chiot quel qu'il soit, passe forcement par des rapports de hiérarchie entre l'animal et le maître, l'intégration du chien dans le milieu familial et la société, son adaptation dans l'univers artificiel des Hommes et la bonne entente de tout ce petit monde.

Le plus complexe et le plus passionnant c'est sans doute la « psychologie canine », ou « comment apprendre à parler chien ». Car le plus dur pour le maître est d'instaurer entre lui et son compagnon un véritable langage, fait de mots, de sons, de gestes, d'attitudes, qui entretiendront dialogue, complicité et entente entre le maître et son chien.

Il faut savoir que :

1) Le monde du chien est plus olfactif que visuel (contrairement à celui de l'homme) :

C'est pourquoi il « fourre son nez partout », même si cela choque nos principes d'hygiène et de bonne éducation.

2) Le chien n'a pas le sens ni du beau ni de la propreté :

Pour lui un tapis, un fauteuil ou un canapé sont des endroits confortables et douillets et il se moquera bien de les salir. Il ne faut pas oublier non plus qu'en dépit de tous les soins et de toutes les précautions d'hygiène que vous pourrez prendre, votre chien conservera son instinct et que de coucher dans la « soie » ou manger du « gigot » tous les soirs, ne l'empêchera pas de mettre son nez dans les endroits les plus sales ou faire bombance dans un tas d'ordures.

3) le chien ne connaît pas le Bien et le Mal, uniquement « l'autorisé » et « l'interdit »

Il y aura donc un perpétuel conflit entre lui (qui cherchera à détourner les interdits) et vous

(qui devrez surveiller sans cesse sa bonne obéissance), car jamais le chien n'arrivera à

comprendre et admettre les raisons de l'interdit.

Seule l'association d'idée entre l'acte et la remontrance ou le commandement « non » voir la punition si nécessaire lui retireront progressivement toute envie de transgresser « la loi » . C'est la base même de l'éducation .

4) Votre chien n'est pas un enfant, et il ne le sera jamais même si parfois son comportement espiègle, fantaisiste, charmeur et malicieux vous incite à faire la comparaison. Le chien reste « enfant » toute sa vie, mais il doit avant tout rester à sa place de chien. A savoir, un être vivant à qui l'on doit respect, affection et assistance mais qui doit néanmoins rester soumis à l'obéissance et à la liberté surveillée.Il est fortement déconseillé de le faire coucher dans son lit, de le laisser manger à table ou monter sur le canapé. Ceci pour des règles d'hygiène bien compréhensibles mais surtout pour des principes d'éducation de base.

Il y a des domaines réservés aux humains auxquels il n'a pas droit, et de la fermeté dès le départ lui ôtera toute envie de briser cet équilibre.

5) Ayez une attitude toujours égale : Elle aidera votre chien à trouver un bon équilibre dans son environnement. Le Briard, comme beaucoup d'autres chiens, ne supporte pas l'injustice. Par conséquent efforcez-vous dès le début de suivre, et de lui faire respecter, les règles d'éducation de base.Ne vous laissez pas attendrir par son côté « nounours », et prenez bien conscience des conséquences de votre laxisme une fois votre « petite peluche » adulte.

Ne prenez donc pas l'habitude de lui céder, ou de lui autoriser des écarts qui deviendront de plus en plus fréquents, et qui plus tard seront difficiles à faire disparaître.

Tout ceci pour vous dire que l'esprit du chien est simple, que le maître doit s'imposer à lui comme un « chef de meute », de se faire respecter, et avoir un comportement cohérent. Par conséquent, ne lui autorisez pas un jour ce que vous lui avez interdit précédemment.

Il ne comprendrait pas, au moment où vous le lui interdirez de nouveau.

C'est en provoquant des désordres psychologiques chez l'animal que l'on rencontre des problèmes plus tard avec le chien adulte.

6) Accordez lui une certaine attention : c'est sans aucun doute ce que vous pouvez faire de mieux pour le bien de votre Briard. Non pas qu'il faille faire du sentimentalisme à outrance, mais accordez lui une certaine importance en lui parlant, en jouant avec lui, en le faisant participer à vos activités et à la vie de famille, en lui donnant en quelque sorte un rôle dans votre vie. C'est un compagnon idéal pour la famille et les enfants qui est voué corps et âme à son maître (c'est ce qu'on appelle la fidélité). Il faut donc savoir être à la hauteur de ses espérances.

7) Distrayez-le : même s'il est aujourd'hui davantage un chien de compagnie qu'un chien d'Utilité, il s'ennuie rapidement sans activité. Le Briard est un chien rustique, et sportif et une activité physique est absolument indispensable pour son équilibre psychologique et sa condition physique. Vous devez lui faire découvrir des horizons variés , et lui donner l'occasion de s'épanouir pleinement pendant vos moments de détente ? Vous pouvez sans problème le faire participer à vos activités telles que ballades pédestre ou à vélo, jogging, baignades éventuelles ou jeux d'eau.

8) Parlez lui : l'importance de la parole et du langage est très grande. Il entend fort bien et sait distinguer les différentes intonations. Il est capable d'assimiler un certain nombre de mots de vocabulaire. C'est pourquoi il est indispensable de toujours employer les même mots ou commandements . Plus vous lui parlerez, plus votre Briard vous comprendra, et plus il sera éveillé.

9) Les quelques règles d'usage : dès l'âge de 2 mois, apprenez lui le collier et la laisse. Plus tôt vous sortirez votre chiot, plus celui-ci sera équilibré. Promenez le pour la première fois dans un endroit calme et laissez le aller au gré de sa fantaisie. Puis doucement attirez le vers vous par petites saccades sur la laisse en l'appelant et en le caressant une fois revenu à vous. Ceci est déjà l'apprentissage du rappel.

Ce réflexe conditionné que vous créez ainsi chez votre chiot est la base même du rappel et de l'éducation plus tard.

Le plus important pour vous est alors de créer et d'entretenir ce lien en utilisant toujours les mêmes mots et faisant en sorte que votre chien soit toujours content de revenir vers vous.

Progressivement, emmenez le dans des endroits de plus en plus bruyants et insolites afin qu'il ne s'inquiète ni ne s'étonne d'aucune situation ou bruit et puisse affronter tout évènement et y faire face.

Apprenez lui à marcher dans la foule et dans le bruit, de jour comme de nuit, en lui parlant et l'encourageant et éventuellement en le distrayant, en lui faisant oublier son stress si vous le sentez perturbé. Le Briard est un chien souvent sensible parfois même méfiant qui doit découvrir par lui-même et que l'on doit rassurer et encourager lors de ses expériences.

Apprenez lui à marcher au pied sans tirer sur la laisse, à s'arrêter lorsque vous vous arrêtez, à rester immobile debout assis ou couché, à exécuter les positions sur commandement.

Ces quelques notions d'obéissance sont indispensables à votre Briard, et contribueront à sa bonne intégration dans la société.

Nous ne pouvons que vous recommander d'aller parfaire cette éducation dans un club d'Education Canine, et peut-être qu'à cette occasion vous vous piquerez au jeu d'une discipline sportive, et deviendrez-vous un conducteur fier de son Briard, et assurerez ainsi la relève de nos Briards de Travail.